segunda-feira, 3 de janeiro de 2011

poemas de Charles Baudelaire



 
Charles Baudelaire


Correspondências


A Natureza é um templo onde vivos pilares
Deixam às vezes sair confusas palavras;
O Homem atravessa florestas de símbolos
Que o observam com olhares familiares.


Como longos ecos de longe se confundem
Dentro de tenebrosa e profunda unidade
Tão vasta como a noite e a claridade,
Os perfumes, as cores, os sons se correspondem.


Perfumes de frescor tal a carne de infantes,
Suaves iguais oboés e verdes iguais os prados,
- E outros, corrompidos, ricos e triunfantes,


Possuindo a expansão de coisas infindas,
Tal qual âmbar, almíscar, benjoim, incenso,
Que cantam o êxtase do espírito e dos sentidos.




Trad. livre : Leonardo de Magalhaens


 

Correspondances


La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.


Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.


II est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
— Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,


Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.




 
Charles Baudelaire


À une passante
A uma passante


A rua ruidosa em torno de mim.
Alta, pesarosa, dor majestosa
Uma mulher passa, com mão faustosa
Erguendo, balançando a saia assim;

Ágil e nobre, de estátua o porte.
Eu bebia, louco tal extravagante,
No olhar, céu lívido e ondulante,
Doçura a fascinar, prazer de morte.

Clarão... e a noite! – Fugitiva beldade
Com olhar que me fez assim renascer,
Não te verei senão na eternidade?

Longe daqui! Tarde! Nunca mais rever
Pois não sei onde vais, onde vou não sabes,
Ó tu que eu amaria, tu bem o sabes!


Trad. livre:



À une passante

La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair... puis la nuit! — Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité?

Ailleurs, bien loin d'ici! trop tard! jamais peut-être!
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais!

 




 

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Leonardo de Magalhaens

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