quarta-feira, 16 de novembro de 2016

O CARVALHO E O CANIÇO - fábula de La Fontaine







imagem : pintura de Gustave Doré [sec. 19]




 
O  CARVALHO  E  O  CANIÇO




La Fontaine [sec. 17]




- Bem podes te queixar da Natureza,
disse o Carvalho ao tímido Caniço.
- Ela, em vez de te dar a fortaleza
de um carvalho, te fez assim, magriço.
Até mesmo um pardal, que nada pesa,
te faz curvar a espinha, facilmente.
Já eu, de fronte erguida e com nobreza,
enfrento o furacão galhardamente!


- Por teres tão bondoso coração
sentes pena de mim - disse o Caniço.
- Mas não precisa tal preocupação,
uma vez que, mostrando-me submisso,
enfrento com vantagem o furacão:
vergo e não quebro. Tu, enquanto isso,
corres o risco de quebrar.



                                  E então
um vento forte passou a soprar,
tudo arrastando no seu turbilhão.
O Caniço vergou-se sem quebrar.
Já o Carvalho, sem poder vergar,
foi arrancado e desabou no chão.




Às vezes ter bom jogo de cintura
é mais vantagem que musculatura.





trad. Ferreira Gullar





in Fábulas de La Fontaine / Revan, 1997.









Le Chêne et le Roseau


Le Chêne un jour dit au roseau :
Vous avez bien sujet d'accuser la Nature ;
Un Roitelet  pour vous est un pesant fardeau.
            Le moindre vent qui d'aventure
            Fait rider la face de l'eau,
            Vous oblige à baisser la tête :
Cependant que mon front, au Caucase pareil,
Non content d'arrêter les rayons du soleil,
            Brave l'effort de la tempête.
Tout vous est aquilon ; tout me semble zéphir .
Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage
            Dont je couvre le voisinage,
            Vous n'auriez pas tant à souffrir :
            Je vous défendrais de l'orage ;
            Mais vous naissez le plus souvent
Sur les humides bords des Royaumes du vent.
La Nature envers vous me semble bien injuste.
 Votre compassion, lui répondit l'Arbuste ,
Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci.
     Les vents me sont moins qu'à vous redoutables.
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici
            Contre leurs coups épouvantables
            Résisté sans courber le dos ;
Mais attendons la fin. Comme il disait ces mots,
Du bout de l'horizon accourt avec furie
            Le plus terrible des enfants
Que le Nord eût porté jusque-là dans ses flancs.
            L'Arbre tient bon ; le Roseau plie.
            Le vent redouble ses efforts,
            Et fait si bien qu'il déracine
Celui de qui la tête au ciel était voisine,
Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts.




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