imagem : pintura de Gustave Doré [sec. 19]
O
CARVALHO E O CANIÇO
La
Fontaine [sec. 17]
-
Bem podes te queixar da Natureza,
disse
o Carvalho ao tímido Caniço.
-
Ela, em vez de te dar a fortaleza
de
um carvalho, te fez assim, magriço.
Até
mesmo um pardal, que nada pesa,
te
faz curvar a espinha, facilmente.
Já
eu, de fronte erguida e com nobreza,
enfrento
o furacão galhardamente!
-
Por teres tão bondoso coração
sentes
pena de mim - disse o Caniço.
-
Mas não precisa tal preocupação,
uma
vez que, mostrando-me submisso,
enfrento
com vantagem o furacão:
vergo
e não quebro. Tu, enquanto isso,
corres
o risco de quebrar.
E
então
um
vento forte passou a soprar,
tudo
arrastando no seu turbilhão.
O
Caniço vergou-se sem quebrar.
Já
o Carvalho, sem poder vergar,
foi
arrancado e desabou no chão.
Às
vezes ter bom jogo de cintura
é
mais vantagem que musculatura.
trad.
Ferreira Gullar
in
Fábulas de La Fontaine / Revan, 1997.
Le
Chêne et le Roseau
Le
Chêne un jour dit au roseau :
Vous avez bien sujet d'accuser la Nature ;
Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau.
Le moindre vent qui d'aventure
Fait rider la face de l'eau,
Vous oblige à baisser la tête :
Cependant que mon front, au Caucase pareil,
Non content d'arrêter les rayons du soleil,
Brave l'effort de la tempête.
Tout vous est aquilon ; tout me semble zéphir .
Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage
Dont je couvre le voisinage,
Vous n'auriez pas tant à souffrir :
Je vous défendrais de l'orage ;
Mais vous naissez le plus souvent
Sur les humides bords des Royaumes du vent.
La Nature envers vous me semble bien injuste.
Votre compassion, lui répondit l'Arbuste ,
Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci.
Les vents me sont moins qu'à vous redoutables.
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici
Contre leurs coups épouvantables
Résisté sans courber le dos ;
Mais attendons la fin. Comme il disait ces mots,
Du bout de l'horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfants
Que le Nord eût porté jusque-là dans ses flancs.
L'Arbre tient bon ; le Roseau plie.
Le vent redouble ses efforts,
Et fait si bien qu'il déracine
Celui de qui la tête au ciel était voisine,
Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts.
Vous avez bien sujet d'accuser la Nature ;
Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau.
Le moindre vent qui d'aventure
Fait rider la face de l'eau,
Vous oblige à baisser la tête :
Cependant que mon front, au Caucase pareil,
Non content d'arrêter les rayons du soleil,
Brave l'effort de la tempête.
Tout vous est aquilon ; tout me semble zéphir .
Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage
Dont je couvre le voisinage,
Vous n'auriez pas tant à souffrir :
Je vous défendrais de l'orage ;
Mais vous naissez le plus souvent
Sur les humides bords des Royaumes du vent.
La Nature envers vous me semble bien injuste.
Votre compassion, lui répondit l'Arbuste ,
Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci.
Les vents me sont moins qu'à vous redoutables.
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici
Contre leurs coups épouvantables
Résisté sans courber le dos ;
Mais attendons la fin. Comme il disait ces mots,
Du bout de l'horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfants
Que le Nord eût porté jusque-là dans ses flancs.
L'Arbre tient bon ; le Roseau plie.
Le vent redouble ses efforts,
Et fait si bien qu'il déracine
Celui de qui la tête au ciel était voisine,
Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts.
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